dimanche 30 septembre 2007

Journée des couleurs au Mont-Tremblant




Quelques photos de la journée d'hier, passée à crapahuter dans les petits chemins de terre du Mont Tremblant, à 150 km au nord de Montréal.
Une grande randonnée de plus de trois heures, au coeur de l'été des Indiens.

Note de traduction : "aller aux couleurs" (qc) = sortir dans un parc national pour se promener dans la forêt au moment de l'automne (fr). En résumé.



jeudi 27 septembre 2007

Le détail qui tue


Vous remarquerez sous le panneau "Arrêt", l'explication du fonctionnement de ce carrefour en matière de priorité. La flèche indique un sens unique, les trois petits stop signifiant que le premier arrivé passe. Au Québec, le Code de la Route n'est pas un problème : il suffit de savoir lire, les informations sont données au fur et à mesure... Ils sont brillants, ces Québécois !

mercredi 26 septembre 2007

Eighthundred streets by feet


Le Québec et ses fameux poteaux de téléphone et d'éléctricité, en bois bien sûr pour faire raccord avec les castors... Il y en a dans tous les sens, dans toutes les cours, pratiquement dans tous les arbres....
"Miami a ses palmiers, Venise ses gondoles, la France ses monuments, et moi qu'est ce que j'ai ? Peuple jeune, dynamique, que voit donc l'étranger quand il arrive chez nous ? Nous autres c'est les poteaux, poteaux de téléphone, y'en a quatre dans ma cour, pis c'est une toute p'tite cour. Deux mille le long d'ma rue qui est une toute petite rue, quatorze millions sur l'île, une île parmi bien d'autres... Où c'qu'elles sont nos forêts ? Sont en ville don' ! Prisonnières pour la vie dans l'goudron don' ! Avec des pendants d'or et de verre et des cheveux de fil entortillés. Elles transportent nos messages, qu'il y en a don' ! Elles transportent l'electri-cécité don'. C'est du feu suspendu sur nos têtes ! Le feu court, les toits flambent, les rues bloquent ! "Mon Dieu", dit l'étranger, "Qu'est-ce que vous attendez, pour les enfouir sous terre, vos maudits fils de feu ?" "Un million par verglas, un mort par-ci par-là, bien sûr on sait tout ça", dit l'homme du téléphone. Mais ce que vous ne savez pas, J'va vous l'dire moi : Nos patrons vivent quelque part aux Etats... ça fait 20 ans qu'on essaie de les rejoindre et en plus ils ont pas l'téléphone ! "(Félix Leclerc, Les poteaux... et juste de mémoire ;))





It's all so quiet

Il y a à Montréal, sur la rue Saint-Denis, à mi-chemin du métro Mont-Royal et Sherbrooke, une bouquinerie. La bouquinerie Saint-Denis la bien nommée. Cette boutique a l'avantage d'offrir aux monomaniaques livrophiles dont je suis, la possibilité de repartir les bras chargés de bouquins les plus divers pour une somme des plus minimes. C'est aussi l'occasion de se risquer à lire des auteurs québécois, qui n'ont étrangement pas réussi à traverser les frontières ni à atteindre la France, comme un certain nuage si je me souviens bien. Pour 2$, j'ai donc acheté le recueil des Poèmes et textes d'asile, d'Emile Nelligan. Je trouve que ce serait bête de passer à côté, parce que finalement, c'est un grand texte de poésie symboliste et romantique qui contient aussi bien des poèmes de Nelligan que des poèmes que l'auteur a réuni d'écrivains comme Baudelaire ou Wilde. La mise en perspective est intéressante, les textes sont beaux, et j'ai failli en rater mon métro.





Le tombeau de la Négresse
- Emile Nelligan


Alors que nous eut fui le grand vent des hivers,
Aux derniers ciels pâlis de mars nous la menâmes
En le hallier funèbre aux odeurs de tinnâmes,
Où germaient des soupçons de nouveaux plants rouverts.

De hauts rameaux étaient criblés d'oiseaux divers
Et de tristes soupirs gonflaient leurs jeunes âmes.
Au limon moite et brut où nous la retournâmes,
Que l'Africaine dorme en paix dans les mois verts.

Le sol pieusement recouvrira ses planches
Et le ben bengali, dans son château de branches,
Pleurera sur maint thème un peu de ses vingt ans.

Peut-être revenus en un lointain printemps,
Verrons-nous de son coeur en les buissons latents
Eclore en grand lys noir entre les roses blanches.


vendredi 21 septembre 2007

La révolution Facebook

Un outil de réseautage formidable, et un bon moyen de rester en contact avec le monde :
www.facebook.com

95% des Québécois ayant accès à un laptop y sont inscrits, avec des groupes d'intérêts assez intéressants et des groupes de délires assez grandioses.

jeudi 20 septembre 2007

Julia aux danses traditionnelles

"Et le couple un salue le couple deux ; et s'en va vers la droite, ronde à gauche avec le voisin, les femmes inverses croisent les bras et on swing la nouvelle. ; les couples trois et cinq se croisent, la femme passe à gauche, tout le monde en ligne et on se salue à nouveau..."

Je croyais que le festnoz m'avait préparé à toutes les danses trad' du monde. Erreur. Je me suis rendue compte de ma légère méprise en arrivant samedi soir dans la salle communautaire du quartier Laurier, sur le Plateau. Déjà, on est arrivé en gang, 10 Québécois trépignants et trois Français complètement débarquées. A 21h, avec 30mn de retard : les Québécois étaient fous.
On rentre dans la salle aux allures de bal musette, où il y a étonnamment plus de jeunes que de vieux. Des tables et des chaises sont installées le long des murs, pour dégager un grand espace de parquet devant la scène sur laquelle un violonneux s'excite sur une gigue en tapant du pied. Le meneur du bal essaie de faire comprendre à la centaine de personne où il veut en venir quand il dit "le couple 3 croise le couple 5 par l'entrée 2".
Et hop, je me lance. Complètement paumée au bout de trente secondes comme un lapin débarqué en pleine autoroute un week-end de Pâques...

Au final, les gens présents auront fait preuve d'une relative patience à mon égard (à la cinquième erreur de sens j'ai bien senti qu'ils voulaient me frapper), et je peux désormais affronter toutes les fêtes de villages de Gaspésie et des Laurentides.

Bûcheron, s'il vous plaît !

lundi 10 septembre 2007

World Press Award 2007

Une exposition de passage au musée Juste pour rire à Montréal : Les World Press Award 2007, qui récompensent les meilleurs clichés de presse de l'année écoulés.
Tous les vainqueurs et les clichés présentés ici

En primeur, quelques extraits


Denis Darzacq, France, agence Vu


Paul Nicklen, Canada, National Geographic Magazine


Abitunde Akileye, Nigeria, Reuters

Oded Balilty
Peter Vann Atgmall, USA, Polaris Images


Damon Winter, USA, Los Angeles Times

jeudi 6 septembre 2007

Une histoire de réflexe

Je le guettais. Il est arrivé quand je ne m'y attendais plus. En cours de droit, sur une question toute conne concernant les procédures d'appel auprès des Cours québécoises (cherchez pas, c'est normal...), il est magistralement tombé comme un cheveu sur la soupe, malgré moi, le magistral "Non, mais parce qu'en France, c'est pas comme ça."

Et tabarnouche.

Je m'en vais me laver la bouche au sirop de bleuet pour ma peine.

mardi 4 septembre 2007

Les faux chums

Vous l'attendiez tous, je le sais. Alors, pour votre plus grand plaisir, un petit cours de québécois, en commençant bien évidemment, par les faux amis, ou faux chums en V.O.
Barrer (qu.) = Fermer, la porte par exemple (fr.)
Breuvage = Boisson
Buvette = Fontaine
Se prendre une brosse = être saoûl
Cartable = Classeur
Chialer = Se plaindre
Classeur = Meuble pour ranger les dossiers
Chauffer = Conduire (une voiture)
Choquer = Fâcher
Char = Voiture (quoique Auto devienne plus populaire, que voulez-vous, tout se perd)
Croche = De travers
Débarquer = Descendre
Déjeuner, dîner, souper = Petit-déjeuner, déjeuner, diner
Epais = Lourd, collant, con
Espadrilles = Baskets
Liqueur = Boisson non-alcoolisée
Lunatique = Tête en l'air
Patente = Un truc dont on ne sait pas très bien à quoi il sert
Toutou = Ours en peluche
Vidanges = Poubelles

Et pour les oreilles les plus prudes, je vous éviterai les faux amis salaces que les jeunes étudiants français d'ici se font un bonheur d'apprendre au plus vite...

L'expérience Rockaberry



Hier soir, j'avais rendez-vous avec Florence, une amie de mon frère nouvellement québécoise d'adoption, fraîchement arrivée d'il y a 15 jours, toute pimpante dans sa motivation extrême de découvrir Montréal.
Prises d'une envie bien compréhensible de manger un bout sur le coup de 19h (sachant que les Québécois mangent à 17h30, on avait même du retard), on s'est installées sur Saint-Denis, à la terrasse du Rockaberry...

Le Rockaberry, c'est une sorte de café. Enfin, le café a un goût de chocolat, d'orange, de framboise, de bleuet, de cannelle, bref de tout sauf de café. Ils servent aussi des tartes. En France, une tarte, c'est de la pâte, brisée ou sablée en général, avec des fruits par dessus. Point à la ligne. C'est aussi ce que croyait Florence en commandant un sablé aux fraises. Le fossé culturel et le Rockaberry sont ainsi que voilà à quoi ressemblent les tartes du Rockaberry :


On distingue la tarte aux fraises sur le rayon d'en dessous. Une part normale, c'est environ un quart de la tarte, soit 300g de génoises, 200g de crème fouettée aromatisée, une touche de caramel, un soupçon de fudge et dans le cas du sablé aux fraises, une demi-fraise.

Le meilleur dans l'histoire, c'est que les prix sont ridiculement dérisoires pour la quantité de regression gastronomique que ces petites merveilles représentent. Et la bonne nouvelle pour mes baskets, c'est que j'ai le bec salé.