mardi 30 octobre 2007

Mon Ie-p va cramer

Non, en fait, il A cramé. Tout fout le camp dans ce pays, ma brave dame, et comme disait une autre ancienne de là-bas : "Rien ne va plus depuis qu'on est parties."

Pendant ce temps-là, dans une école du beau pays de France...

Ma préférence va au "Vous êtes parfaits ?"... Question rhétorique s'il en est, puisque nous savons que pour certain(e)s, c'est la plus pure vérité. Mais nan c'te une joke, câline ! ;)

Voilà l'hiver.

-1°C au thermomètre quand je suis partie ce matin. Je célèbre le grand retour de la température ressentie, spécialité de la météorologie hivernale d'ici avec le facteur de refroidissment éolien.
-5°C en tempéraure ressentie, donc.

dimanche 28 octobre 2007

Moi, je vis chez Amélie Poulain

D'abord le temps. Grand ciel bleu, vent d'automne, et température de circonstances. Je vais au marché Jean-Talon, j'y achète 2 grosses citrouilles, 3 petites, et 3 gigantesques pâtissons (Oui, je fais souvent ma ménagère au marché Jean-Talon)
Mon caddie perd comme de bien entendu une roue dans l'escalier du métro, sous le poids des-dits cucurbitacées. Et la réparation spontannée opérée par un gars qui passait par là confère à l'engin un léger cliquetis maladif. J'atteins enfin les escaliers mécaniques (pas les escalators, on est au Québec). Et voilà un drôle d'hurluberlu qui arrive en me disant "Hey mais je croyais que c'était un gars qui jouait des cuillères ! Mais en fait, non, c'est ton carosse ! Il fait un drôle de bruit ton carosse." Et puis regardant les pâtissons, "C'est quoi ? On dirait des tartes ! Mais c'est comme des citrouilles, en fait ?" J'ai horreur des gars qui viennent me parler quand j'attends un métro qui n'arrive pas. Mais là, le coup du carosse et son inspiration soudaine à la vue d'un gant abandonné jouent en sa faveur.
Le voilà qui sort un banjo de l'étui qu'il baladait, et il commence à jouer. Vantant également son propre génie et l'écho incroyable du quai, il compose n'importe quoi.
Je suis morte de rire.
Pendant tout le trajet il va jouer, enfin essayer de jouer, parce que je ne suis pas convaincue qu'il savait vraiment maîtriser la bête et jouer autre chose que le "tzouing-tzouing" qu'il s'évertue à appeler une mélodie. Il descend trois arrêts avant moi et en partant, il me conseille de huiler les roues du caddie. J'ai pas eu le temps de lui faire remarquer que ma préoccupation première, c'était surtout de les conserver attachées au reste de l'engin.

Il se trouve que mon carosse est arrivé entier à l'appartement, que le programme de ce soir consiste en un atelier de conception de Jack O'Lantern et mon petit doigt me dit qu'il y aura du gratin de pâtisson au menu du souper.


ps : pour les néophytes, les cuillères au Québec sont un instrument de percussions que l'on tape sur la cuisse et dans la main pour produire un son sec. Ca ressemble à ceci :

Un petit peu de sociologie

Une observation qui saura ravir juristes psychorigides en manque de sciences sociales, et autres curieux passionnés par la sociologie de la famille (je pense que ça doit exister à la surface de la planète). Pour les autres, ça peut toujours servir dans les dîners mondains.

Dans les années 1950, les familles québécoises comptaient en moyenne 15 enfants. Dans certains coins de Gaspésie, avec une famille, on faisait deux équipes de hockey. Dire que l'Eglise catholique était influente est un euphémisme, et le mariage était une Institution, avec un grand I.

Cinquante ans plus tard, trois enfants sur cinq naissent hors mariage et la proportion des mariages rompus par un divorce cette année atteint 53,5%. Avec deux familles, on peut jouer au ping-pong. Un dernier chiffre à destination de tous ceux qui rêveraient de trouver leur Prince Charmant ou leur Douce Princesse dans la Belle Province : seuls 28,5% des hommes et 31% des femmes se marieront avant l'âge de 50 ans.

Pour un pays qui, peu ou prou, a 150 ans (la première Loi constitutive du Canada ayant été signé en 1867), avouez que la révolution sociale est remarquable.

vendredi 19 octobre 2007

L'école des fans

Quelques découvertes d'ici et d'ailleurs qui sauront faire des émules :



Et dans un genre complètement différent (je vous préviens par avance) :

lundi 15 octobre 2007

It's good to feel like a Montrealer

Une heure et cinq de matin.

Soirée passée dans un bar de l'avenue Mont-Royal, le joliment nommé et inconnu de beaucoup Verre Bouteille. Mon coffre au trésor, mon eldorado, mon repère de Québécois, mon bout de terre d'icitte bien trop loin d'une station de métro pour qu'un Français vienne y mettre le boute de son nez. Il a fait frette pour venir, mais la foule amassée finit par générer suffisamment de chaleur humaine pour faire tomber les chandails en coton ouaté.

Vingt-et-une heure quinze.

Début du show d'Antoine Gratton et son band. Il est chez lui, en famille, il nous invite. Des kiloswatts de basse et de piano pesant qui résonnent dans le plexus. Des minutes fragiles de chanson douce. Des instants espiègles d'histoires d'oiseau. Des shooters, de la bière. Des covers d'Elton John, de Jimi Hendrix, de Marvin Gaye. Des découvertes : Gaëlle, Damien Robitaille. Le public connait les chansons par coeur, et prend la relève le temps d'un canon... Oh tous les jours... je tombe en amour... Antoine Gratton nous offre Billie Jean à la guitare sèche au milieu du public, juste là. On chante ensemble, il braille derrière son étoile, éclairé par le patron du bar qui maintient sa petite lampe torche braquée sur le visage du chanteur. Ca se termine sur un I heard it through the grapevine, baroud d'honneur.

Minuit.

Aline est transportée, complètement fan. Décidée à déménager sur le Plateau. Moi, je n'en suis pas loin non plus. Emmitouflées dans nos écharpes, on repart dans Montréal qui entre dans l'hiver à coup de 2°C. Etape Second Cup. Chocolat chaud blanc. Métro. On court pour l'attraper. On saute dedans, on rigole, on sirote notre chocolat. J'en ai des moustaches et ça me fait rire.

Une heure et cinq du matin.

Je retrouve mes pénates, ma chambre du bout du monde. Ce soir, je me sens bien chez moi. Montréalaise.


dimanche 14 octobre 2007

Une demi-finale à l'eau

Au propre comme au figuré.

Il existe certains désavantages quand on est à Montréal, Français, et qu'on a la prétention de suivre les matchs de la Coupe du Monde de rugby. Le premier et non des moindres, c'est que le Canada dans son ensemble et le Québec en particulier ignorent bien ce que peut être le rugby. Et s'en contrefoutent comme de leur premier chandail de hockey. Par conséquent, on a beau être abonné à Vidéotron et avoir accès à 99 chaînes en français et anglais, pas moyen de disposer de LA chaîne qui rediffuse le match. Donc on se rabat sur la rediffusion publique qui a lieu dans une obscure salle des fêtes du parc Lafontaine, à l'est de la ville.

On fait une borne à pied depuis le métro, sous la pluie et dans le froid pour se rendre compte que le bâtiment est le lieu d'une bataille épique, entre les Français aspirants-spectateurs qui tentent d'investir la salle et les Québécois organisateurs-improvisés qui tentent de refouler les assaillants pour respecter les normes de sécurité. Comme on a moyennement envie de se faire briser la machoire, on suit un Français jusqu'à la rue saint-Laurent. Et rebelotte sous la flotte. Arrivés au premier bar, le trottoir déborde de Français. Franchement, les quotas d'immigration en matière de Français sont vraiment trop permissifs. Donc, on suit une gang d'Anglais qui passent par là en nous indiquant un bar. On arrive devant : entrée à 10$, sans les consommations. Pour la mi-temps qui reste.
F*** off, trempés jusqu'aux os, on réagit en bons Québécois : on va prendre un Café Latte à l'érable dans un Second Up en se moquant des pitounes.
Et en sortant avec le soleil, la mine réjouie d'une bande d'Anglais nous ôte l'espoir d'arborer drapeux et banderoles pour faire le pied de grue devant la salle du parc Lafontaine dès 8h du matin.
Déjà que tous les billets du Canadien sont vendus, si en plus on ne peut plus regarder le rugby...


mardi 9 octobre 2007

Comme un Rat-a-too-ee un jour de Thanksgiving

L'Action de grâces (ou Thanksgiving) est une fête spécifiquement nord-américaine, qui célèbre l'arrivée des colons en Amérique. On ne sais plus très bien si l'on fête vraiment la fin des moissons, et à part les gamins dans les écoles, personne ne croit plus vraiment à la version folklorique de l'histoire qui voudrait que de généreux indigènes soient venus offrir un dindon et du blé d'Inde à des colons crevants de faim. Les quelques Québécois interrogés sont restés perplexes quand la Française de service leur a demandé si la version de la Fammille Adams 2 et du guide du Routard était vraie... Mais toujours est-il que cette fête de famille reste vivace, surtout dans la partie anglophone du pays ; l'occasion de se réunir et de remercier quelqu'un ou quelque chose qui a été important pour nous dans l'année.

Donc, comme je trouve que j'ai des raisons d'être reconnaissante cette année, et qu'il y a longtemps que je ne me suis pas mise à mes fourneaux, j'ai lancé l'idée d'un souper. Après avoir fait le tour du marché Jean-Talon (*c'est amusant d'ailleurs comme je ne peux pas y mettre les pieds sans penser à mon père et sentir le besoin de le voir fouiller et acheter des tas de trucs à découvrir*), du marché Côte-des-Neiges et de mon supermarché préféré, je suis rentrée dans le froid de l'automne avec 2 gros poulets, une botte de coriandre, une citrouille énorme (pour 3$ qd même), des choux-fleurs multicolores, des pommes, des mandarines, des cerises de terres, des patates et des carottes.

Et j'ai passé mon après-midi à éplucher, rôtir, cuire, aligner, découper, peler, creuser, tiédir le tout. Ce que nous donne à l'arrivée un repas dont je suis pas mal fière, et assez représentatif d'un souper de l'Action de Grâces : chou-fleur-carottes à la trempette à la fêta ; poulet au four à la coriandre ; patates au four ; tarte à la citrouille et aux amandes et tarte aux pommes.

Que nous ayons mangé sur nos genoux dans des assiettes en plastiques dnas le salon du sous-sol, en buvant du vin rouge et en nous pliant à la fameuse tradition du tour de table pour "rendre grâces", dans l'inconfort et la timidité la plus générale, n'ont fait qu'ajouter une touche folklorique à cette excellente soirée.


Just call me Bree Van Der Kamp.

dimanche 7 octobre 2007

Lui, il m'inquiète...


Je prenais tranquillement mes photos au Mont-Royal, façon touriste en goguette, et j'ai vu ce truc courir vers moi. Il s'est posté devant mon objectif, et il n'a plus bougé. Honnêtement, ses yeux disaient "tu vas dégager, oui ? ". Je crois que j'ai echappé à l'Ecureuil de Caerbanogh...

;)

samedi 6 octobre 2007

Rendez-vous avec le crépuscule







La nuit tombe sur le Mont-Royal et le Lac des castors...