mercredi 5 décembre 2007

Mon pays, ce n'est pas un pays, c'est l'hiver

J'm'en vas vous montrer moi, ce que c'est que de la neige ! Et ça n'est tombé qu'en 24h. Ils prévoient de la neige jusque vendredi : il va falloir que j'apprenne à creuser des tunnels, je crois... Mais l'amusant, c'est qu'on peut jouer à un nouveau jeu qui s'appelle : "Devinez où sont cachées les voitures".





jeudi 29 novembre 2007

Julia au pays de pitounes

Une fois l'an, je fais ma fille.

D'habitude, une pulsion d'achat à la période des soldes constitue mon unique entorse à la pitoune-attitude qui n'est pas fondamentalement le genre qui me caractérise de prime abord. Mais ici, ce sont les soldes toute l'année. Pas moyen de me fillifier à ce niveau-là.
Donc, j'ai parjuré mon aversion pour les franfeluches en acceptant une invitation à une vente privée chez une grande marque de cosmétiques.
Un doute cornélien (bottes ou ballerines ?) et 45 minutes de métro plus tard, un chauffeur de bus nous dépose au croisement indiqué, "comme une centaine d'autres filles avant nous" précise-t-il. Merci du détail... La perspective d'avoir à affronter des nanas hystériques dans une atmosphère saturée de fard à paupières me transporte de joie et d'allégresse. Et c'est un euphémisme.
On marche un moment, pour arriver devant la porte d'un entrepôt. Des filles en file d'attente. Ici et là, des chums l'air perdu qui ont été traînés de force pour servir de caddies et de gardes du corps. On finit par rentrer. Dès l'entrée, on nous précise bien "Pas plus de 500$ hors taxes par cliente". Merci, je vais tâcher de faire attention.
En même temps, pour dépenser 500$, quand les vernis à ongles sont à .99$, les fards à 2$ et les rouges à lèvres édition limitée à 2,40, il faut être ultra motivée. Et je me rends compte que la motivation est une caractérstique de toutes ces demoiselles autour de moi, qui embarquent plus de gloss que je n'en aurai jamais dans mes 25 prochaines réincarnations, qui accumulent frénétiquement plus de bouteilles de shampoing qu'elles n'ont de cheveux, et qui empilent dans leur panier suffisamment de crèmes de nuit pour prodiguer les bonheurs d'une peau douce à sept générations de descendantes.
Si on fait le compte, j'aurai modestement magasiné pour 35 $. Pas moyen de dépenser plus, à moins de vouloir ouvrir une succursale Séphora. Et j'ai failli mourir écrasée, pietinée, étouffée ; j'ai manqué de perdre un oeil, un pied, les deux mains et quelques poignées de cheveux. Il y en a même une qui a fait mine de vouloir me mordre. Promis.
Mais on aura quand même bien ri, entre les panneaux de restriction "Pas plus de 24 gloss fraise par panier", "Quotas pour les parfums : 6 par cliente", les procédures strictes de délivrance des rouges à lèvres sur présentation du numéro du tube qui nous intéresse, et surtout en imaginant le contenu des paniers sur le visage des clientes.

Et en sortant de cet enfer de volupté et d'orgueil, revoilà notre chauffeur de bus qui nous remmène dans l'autre sens en nous demandant l'air candide "Alors, vous avec fait de bonnes emplettes ?". Et dites-moi, vous, vous ne vous appelleriez pas Charon, par hasard ?

jeudi 22 novembre 2007

Erreur de jeunesse

Bon, d'accord, je le reconnais. J'ai péché par innocence. Mea culpa, mea maxima culpa. Je promets d'aller expier ma faute en montant les 146 marches de l'Oratoire à genoux. Et si ça ne suffit pas, j'irai quotidiennement brûler un cierge par degré Celsius en dessous de zéro pendant tout l'hiver.
Alors oui, je l'avoue, j'ai arboré un heureux sourire devant les 15 cm de neige annoncés. Je me suis sentie comme une gamine à Noël en retrouvant mes bottes en poils de yéti. J'ai capoté en voyant les flocons annonciateurs de batailles, bonshommes et autres vins chauds tomber légèrement dans les lampadaires de la rue. Oui, j'ai même essayé de convaincre le monde de la beauté de la chose.


Mais comment je pouvais savoir que lorsqu'un bulletin météo annonce 15cm de neige, il faut s'attendre à voir de la glace tomber du ciel, de la glace s'accumuler partout, 15 cm de glace en somme qui rendent nécessaire l'usage des patins pour aller faire ses courses !

Je sens que la phrase "Je te l'avais bien dit... mais c'est correct" va revenir comme un leitmotiv dans ma vie pendant les jours prochains.

mercredi 21 novembre 2007

Avec un mois d'avance

La neige est là pour rester... C'est beau de se lever et de voir la neige par la fenêtre. Et c'est chouette de partir travailler sous les flocons ;)


Fossé culturel

Un Français dit "Neige !"
le Québécois préfère "Marde blanche !"

mardi 20 novembre 2007

Halloweeeeeeeeeen !

Les citrouilles de la coloc du bonheur...




Et comme je n'ai pas eu le temps de distribuer des bonbons à cause de ces cours jusque pas d'heure, et pour gâter mon sens inné de l'autodérision (il vaut mieux que certaines personnes ne tombent ja-mais sur ce cliché ...)

Familiale


230 kilos, des mensurations de rêves, 45 jours de potage à la cirtouille pour tous les habitants de l'île de Montréal...

La nuit des lanternes au Jardin Botanique

Pendant tout le mois d'octobre, le jardin chinois du parc botanique de Montréal est illuminé avec des lanternes, et des installations lumineuses sont mises en place dans les bassins et les parterres. On a l'impression de se retrouver chez Alice, à la différence que le thé au jasmin remplace le café du Chapelier Toqué et qu'on évite de s'aventurer hors des chemins éclairée, des fois qu'on croiserait un truc plus dangereux qu'un quadripède cinglé en provenance du Cheschire. C'est tout simplement magique. Même s'il est vrai que'on apprécierait parfois que tout le monde goûte silencieusement à la magie, même les gamins et les ti-couples en manque de romantisme...




mercredi 14 novembre 2007

Je suis en retard, j'ai un rendez-vous quelque part

Je n'ai pas l'temps de discuter je suis en retard en retard.
Et pourtant je ne suis pas sortie beaucoup trop tard du lit et au moment où je suis sortie le téléphone n'a pas sonné. Pourtant je suis pressée pressée, harassée bouleversée.

Et je n'ai pas le temps de tenir mon blog à jour. Misère de misère honte sur moi. Mais avec 12h de cours par semaine, 30 heures de travail personnel pour préparer les cours et les devoirs, 20h de stage, des amis à aider, un monde à sauver, je trouve peu à peu le rythme. Ok, ce ne sont pas des excuses ?

Bon d'accord, je rattrape tous les posts en retard ce soir...

(Qui a reconnu mon allusion au dessin animé de Disney ?)

mardi 30 octobre 2007

Mon Ie-p va cramer

Non, en fait, il A cramé. Tout fout le camp dans ce pays, ma brave dame, et comme disait une autre ancienne de là-bas : "Rien ne va plus depuis qu'on est parties."

Pendant ce temps-là, dans une école du beau pays de France...

Ma préférence va au "Vous êtes parfaits ?"... Question rhétorique s'il en est, puisque nous savons que pour certain(e)s, c'est la plus pure vérité. Mais nan c'te une joke, câline ! ;)

Voilà l'hiver.

-1°C au thermomètre quand je suis partie ce matin. Je célèbre le grand retour de la température ressentie, spécialité de la météorologie hivernale d'ici avec le facteur de refroidissment éolien.
-5°C en tempéraure ressentie, donc.

dimanche 28 octobre 2007

Moi, je vis chez Amélie Poulain

D'abord le temps. Grand ciel bleu, vent d'automne, et température de circonstances. Je vais au marché Jean-Talon, j'y achète 2 grosses citrouilles, 3 petites, et 3 gigantesques pâtissons (Oui, je fais souvent ma ménagère au marché Jean-Talon)
Mon caddie perd comme de bien entendu une roue dans l'escalier du métro, sous le poids des-dits cucurbitacées. Et la réparation spontannée opérée par un gars qui passait par là confère à l'engin un léger cliquetis maladif. J'atteins enfin les escaliers mécaniques (pas les escalators, on est au Québec). Et voilà un drôle d'hurluberlu qui arrive en me disant "Hey mais je croyais que c'était un gars qui jouait des cuillères ! Mais en fait, non, c'est ton carosse ! Il fait un drôle de bruit ton carosse." Et puis regardant les pâtissons, "C'est quoi ? On dirait des tartes ! Mais c'est comme des citrouilles, en fait ?" J'ai horreur des gars qui viennent me parler quand j'attends un métro qui n'arrive pas. Mais là, le coup du carosse et son inspiration soudaine à la vue d'un gant abandonné jouent en sa faveur.
Le voilà qui sort un banjo de l'étui qu'il baladait, et il commence à jouer. Vantant également son propre génie et l'écho incroyable du quai, il compose n'importe quoi.
Je suis morte de rire.
Pendant tout le trajet il va jouer, enfin essayer de jouer, parce que je ne suis pas convaincue qu'il savait vraiment maîtriser la bête et jouer autre chose que le "tzouing-tzouing" qu'il s'évertue à appeler une mélodie. Il descend trois arrêts avant moi et en partant, il me conseille de huiler les roues du caddie. J'ai pas eu le temps de lui faire remarquer que ma préoccupation première, c'était surtout de les conserver attachées au reste de l'engin.

Il se trouve que mon carosse est arrivé entier à l'appartement, que le programme de ce soir consiste en un atelier de conception de Jack O'Lantern et mon petit doigt me dit qu'il y aura du gratin de pâtisson au menu du souper.


ps : pour les néophytes, les cuillères au Québec sont un instrument de percussions que l'on tape sur la cuisse et dans la main pour produire un son sec. Ca ressemble à ceci :

Un petit peu de sociologie

Une observation qui saura ravir juristes psychorigides en manque de sciences sociales, et autres curieux passionnés par la sociologie de la famille (je pense que ça doit exister à la surface de la planète). Pour les autres, ça peut toujours servir dans les dîners mondains.

Dans les années 1950, les familles québécoises comptaient en moyenne 15 enfants. Dans certains coins de Gaspésie, avec une famille, on faisait deux équipes de hockey. Dire que l'Eglise catholique était influente est un euphémisme, et le mariage était une Institution, avec un grand I.

Cinquante ans plus tard, trois enfants sur cinq naissent hors mariage et la proportion des mariages rompus par un divorce cette année atteint 53,5%. Avec deux familles, on peut jouer au ping-pong. Un dernier chiffre à destination de tous ceux qui rêveraient de trouver leur Prince Charmant ou leur Douce Princesse dans la Belle Province : seuls 28,5% des hommes et 31% des femmes se marieront avant l'âge de 50 ans.

Pour un pays qui, peu ou prou, a 150 ans (la première Loi constitutive du Canada ayant été signé en 1867), avouez que la révolution sociale est remarquable.

vendredi 19 octobre 2007

L'école des fans

Quelques découvertes d'ici et d'ailleurs qui sauront faire des émules :



Et dans un genre complètement différent (je vous préviens par avance) :

lundi 15 octobre 2007

It's good to feel like a Montrealer

Une heure et cinq de matin.

Soirée passée dans un bar de l'avenue Mont-Royal, le joliment nommé et inconnu de beaucoup Verre Bouteille. Mon coffre au trésor, mon eldorado, mon repère de Québécois, mon bout de terre d'icitte bien trop loin d'une station de métro pour qu'un Français vienne y mettre le boute de son nez. Il a fait frette pour venir, mais la foule amassée finit par générer suffisamment de chaleur humaine pour faire tomber les chandails en coton ouaté.

Vingt-et-une heure quinze.

Début du show d'Antoine Gratton et son band. Il est chez lui, en famille, il nous invite. Des kiloswatts de basse et de piano pesant qui résonnent dans le plexus. Des minutes fragiles de chanson douce. Des instants espiègles d'histoires d'oiseau. Des shooters, de la bière. Des covers d'Elton John, de Jimi Hendrix, de Marvin Gaye. Des découvertes : Gaëlle, Damien Robitaille. Le public connait les chansons par coeur, et prend la relève le temps d'un canon... Oh tous les jours... je tombe en amour... Antoine Gratton nous offre Billie Jean à la guitare sèche au milieu du public, juste là. On chante ensemble, il braille derrière son étoile, éclairé par le patron du bar qui maintient sa petite lampe torche braquée sur le visage du chanteur. Ca se termine sur un I heard it through the grapevine, baroud d'honneur.

Minuit.

Aline est transportée, complètement fan. Décidée à déménager sur le Plateau. Moi, je n'en suis pas loin non plus. Emmitouflées dans nos écharpes, on repart dans Montréal qui entre dans l'hiver à coup de 2°C. Etape Second Cup. Chocolat chaud blanc. Métro. On court pour l'attraper. On saute dedans, on rigole, on sirote notre chocolat. J'en ai des moustaches et ça me fait rire.

Une heure et cinq du matin.

Je retrouve mes pénates, ma chambre du bout du monde. Ce soir, je me sens bien chez moi. Montréalaise.


dimanche 14 octobre 2007

Une demi-finale à l'eau

Au propre comme au figuré.

Il existe certains désavantages quand on est à Montréal, Français, et qu'on a la prétention de suivre les matchs de la Coupe du Monde de rugby. Le premier et non des moindres, c'est que le Canada dans son ensemble et le Québec en particulier ignorent bien ce que peut être le rugby. Et s'en contrefoutent comme de leur premier chandail de hockey. Par conséquent, on a beau être abonné à Vidéotron et avoir accès à 99 chaînes en français et anglais, pas moyen de disposer de LA chaîne qui rediffuse le match. Donc on se rabat sur la rediffusion publique qui a lieu dans une obscure salle des fêtes du parc Lafontaine, à l'est de la ville.

On fait une borne à pied depuis le métro, sous la pluie et dans le froid pour se rendre compte que le bâtiment est le lieu d'une bataille épique, entre les Français aspirants-spectateurs qui tentent d'investir la salle et les Québécois organisateurs-improvisés qui tentent de refouler les assaillants pour respecter les normes de sécurité. Comme on a moyennement envie de se faire briser la machoire, on suit un Français jusqu'à la rue saint-Laurent. Et rebelotte sous la flotte. Arrivés au premier bar, le trottoir déborde de Français. Franchement, les quotas d'immigration en matière de Français sont vraiment trop permissifs. Donc, on suit une gang d'Anglais qui passent par là en nous indiquant un bar. On arrive devant : entrée à 10$, sans les consommations. Pour la mi-temps qui reste.
F*** off, trempés jusqu'aux os, on réagit en bons Québécois : on va prendre un Café Latte à l'érable dans un Second Up en se moquant des pitounes.
Et en sortant avec le soleil, la mine réjouie d'une bande d'Anglais nous ôte l'espoir d'arborer drapeux et banderoles pour faire le pied de grue devant la salle du parc Lafontaine dès 8h du matin.
Déjà que tous les billets du Canadien sont vendus, si en plus on ne peut plus regarder le rugby...


mardi 9 octobre 2007

Comme un Rat-a-too-ee un jour de Thanksgiving

L'Action de grâces (ou Thanksgiving) est une fête spécifiquement nord-américaine, qui célèbre l'arrivée des colons en Amérique. On ne sais plus très bien si l'on fête vraiment la fin des moissons, et à part les gamins dans les écoles, personne ne croit plus vraiment à la version folklorique de l'histoire qui voudrait que de généreux indigènes soient venus offrir un dindon et du blé d'Inde à des colons crevants de faim. Les quelques Québécois interrogés sont restés perplexes quand la Française de service leur a demandé si la version de la Fammille Adams 2 et du guide du Routard était vraie... Mais toujours est-il que cette fête de famille reste vivace, surtout dans la partie anglophone du pays ; l'occasion de se réunir et de remercier quelqu'un ou quelque chose qui a été important pour nous dans l'année.

Donc, comme je trouve que j'ai des raisons d'être reconnaissante cette année, et qu'il y a longtemps que je ne me suis pas mise à mes fourneaux, j'ai lancé l'idée d'un souper. Après avoir fait le tour du marché Jean-Talon (*c'est amusant d'ailleurs comme je ne peux pas y mettre les pieds sans penser à mon père et sentir le besoin de le voir fouiller et acheter des tas de trucs à découvrir*), du marché Côte-des-Neiges et de mon supermarché préféré, je suis rentrée dans le froid de l'automne avec 2 gros poulets, une botte de coriandre, une citrouille énorme (pour 3$ qd même), des choux-fleurs multicolores, des pommes, des mandarines, des cerises de terres, des patates et des carottes.

Et j'ai passé mon après-midi à éplucher, rôtir, cuire, aligner, découper, peler, creuser, tiédir le tout. Ce que nous donne à l'arrivée un repas dont je suis pas mal fière, et assez représentatif d'un souper de l'Action de Grâces : chou-fleur-carottes à la trempette à la fêta ; poulet au four à la coriandre ; patates au four ; tarte à la citrouille et aux amandes et tarte aux pommes.

Que nous ayons mangé sur nos genoux dans des assiettes en plastiques dnas le salon du sous-sol, en buvant du vin rouge et en nous pliant à la fameuse tradition du tour de table pour "rendre grâces", dans l'inconfort et la timidité la plus générale, n'ont fait qu'ajouter une touche folklorique à cette excellente soirée.


Just call me Bree Van Der Kamp.

dimanche 7 octobre 2007

Lui, il m'inquiète...


Je prenais tranquillement mes photos au Mont-Royal, façon touriste en goguette, et j'ai vu ce truc courir vers moi. Il s'est posté devant mon objectif, et il n'a plus bougé. Honnêtement, ses yeux disaient "tu vas dégager, oui ? ". Je crois que j'ai echappé à l'Ecureuil de Caerbanogh...

;)

samedi 6 octobre 2007

Rendez-vous avec le crépuscule







La nuit tombe sur le Mont-Royal et le Lac des castors...

dimanche 30 septembre 2007

Journée des couleurs au Mont-Tremblant




Quelques photos de la journée d'hier, passée à crapahuter dans les petits chemins de terre du Mont Tremblant, à 150 km au nord de Montréal.
Une grande randonnée de plus de trois heures, au coeur de l'été des Indiens.

Note de traduction : "aller aux couleurs" (qc) = sortir dans un parc national pour se promener dans la forêt au moment de l'automne (fr). En résumé.



jeudi 27 septembre 2007

Le détail qui tue


Vous remarquerez sous le panneau "Arrêt", l'explication du fonctionnement de ce carrefour en matière de priorité. La flèche indique un sens unique, les trois petits stop signifiant que le premier arrivé passe. Au Québec, le Code de la Route n'est pas un problème : il suffit de savoir lire, les informations sont données au fur et à mesure... Ils sont brillants, ces Québécois !

mercredi 26 septembre 2007

Eighthundred streets by feet


Le Québec et ses fameux poteaux de téléphone et d'éléctricité, en bois bien sûr pour faire raccord avec les castors... Il y en a dans tous les sens, dans toutes les cours, pratiquement dans tous les arbres....
"Miami a ses palmiers, Venise ses gondoles, la France ses monuments, et moi qu'est ce que j'ai ? Peuple jeune, dynamique, que voit donc l'étranger quand il arrive chez nous ? Nous autres c'est les poteaux, poteaux de téléphone, y'en a quatre dans ma cour, pis c'est une toute p'tite cour. Deux mille le long d'ma rue qui est une toute petite rue, quatorze millions sur l'île, une île parmi bien d'autres... Où c'qu'elles sont nos forêts ? Sont en ville don' ! Prisonnières pour la vie dans l'goudron don' ! Avec des pendants d'or et de verre et des cheveux de fil entortillés. Elles transportent nos messages, qu'il y en a don' ! Elles transportent l'electri-cécité don'. C'est du feu suspendu sur nos têtes ! Le feu court, les toits flambent, les rues bloquent ! "Mon Dieu", dit l'étranger, "Qu'est-ce que vous attendez, pour les enfouir sous terre, vos maudits fils de feu ?" "Un million par verglas, un mort par-ci par-là, bien sûr on sait tout ça", dit l'homme du téléphone. Mais ce que vous ne savez pas, J'va vous l'dire moi : Nos patrons vivent quelque part aux Etats... ça fait 20 ans qu'on essaie de les rejoindre et en plus ils ont pas l'téléphone ! "(Félix Leclerc, Les poteaux... et juste de mémoire ;))





It's all so quiet

Il y a à Montréal, sur la rue Saint-Denis, à mi-chemin du métro Mont-Royal et Sherbrooke, une bouquinerie. La bouquinerie Saint-Denis la bien nommée. Cette boutique a l'avantage d'offrir aux monomaniaques livrophiles dont je suis, la possibilité de repartir les bras chargés de bouquins les plus divers pour une somme des plus minimes. C'est aussi l'occasion de se risquer à lire des auteurs québécois, qui n'ont étrangement pas réussi à traverser les frontières ni à atteindre la France, comme un certain nuage si je me souviens bien. Pour 2$, j'ai donc acheté le recueil des Poèmes et textes d'asile, d'Emile Nelligan. Je trouve que ce serait bête de passer à côté, parce que finalement, c'est un grand texte de poésie symboliste et romantique qui contient aussi bien des poèmes de Nelligan que des poèmes que l'auteur a réuni d'écrivains comme Baudelaire ou Wilde. La mise en perspective est intéressante, les textes sont beaux, et j'ai failli en rater mon métro.





Le tombeau de la Négresse
- Emile Nelligan


Alors que nous eut fui le grand vent des hivers,
Aux derniers ciels pâlis de mars nous la menâmes
En le hallier funèbre aux odeurs de tinnâmes,
Où germaient des soupçons de nouveaux plants rouverts.

De hauts rameaux étaient criblés d'oiseaux divers
Et de tristes soupirs gonflaient leurs jeunes âmes.
Au limon moite et brut où nous la retournâmes,
Que l'Africaine dorme en paix dans les mois verts.

Le sol pieusement recouvrira ses planches
Et le ben bengali, dans son château de branches,
Pleurera sur maint thème un peu de ses vingt ans.

Peut-être revenus en un lointain printemps,
Verrons-nous de son coeur en les buissons latents
Eclore en grand lys noir entre les roses blanches.


vendredi 21 septembre 2007

La révolution Facebook

Un outil de réseautage formidable, et un bon moyen de rester en contact avec le monde :
www.facebook.com

95% des Québécois ayant accès à un laptop y sont inscrits, avec des groupes d'intérêts assez intéressants et des groupes de délires assez grandioses.

jeudi 20 septembre 2007

Julia aux danses traditionnelles

"Et le couple un salue le couple deux ; et s'en va vers la droite, ronde à gauche avec le voisin, les femmes inverses croisent les bras et on swing la nouvelle. ; les couples trois et cinq se croisent, la femme passe à gauche, tout le monde en ligne et on se salue à nouveau..."

Je croyais que le festnoz m'avait préparé à toutes les danses trad' du monde. Erreur. Je me suis rendue compte de ma légère méprise en arrivant samedi soir dans la salle communautaire du quartier Laurier, sur le Plateau. Déjà, on est arrivé en gang, 10 Québécois trépignants et trois Français complètement débarquées. A 21h, avec 30mn de retard : les Québécois étaient fous.
On rentre dans la salle aux allures de bal musette, où il y a étonnamment plus de jeunes que de vieux. Des tables et des chaises sont installées le long des murs, pour dégager un grand espace de parquet devant la scène sur laquelle un violonneux s'excite sur une gigue en tapant du pied. Le meneur du bal essaie de faire comprendre à la centaine de personne où il veut en venir quand il dit "le couple 3 croise le couple 5 par l'entrée 2".
Et hop, je me lance. Complètement paumée au bout de trente secondes comme un lapin débarqué en pleine autoroute un week-end de Pâques...

Au final, les gens présents auront fait preuve d'une relative patience à mon égard (à la cinquième erreur de sens j'ai bien senti qu'ils voulaient me frapper), et je peux désormais affronter toutes les fêtes de villages de Gaspésie et des Laurentides.

Bûcheron, s'il vous plaît !

lundi 10 septembre 2007

World Press Award 2007

Une exposition de passage au musée Juste pour rire à Montréal : Les World Press Award 2007, qui récompensent les meilleurs clichés de presse de l'année écoulés.
Tous les vainqueurs et les clichés présentés ici

En primeur, quelques extraits


Denis Darzacq, France, agence Vu


Paul Nicklen, Canada, National Geographic Magazine


Abitunde Akileye, Nigeria, Reuters

Oded Balilty
Peter Vann Atgmall, USA, Polaris Images


Damon Winter, USA, Los Angeles Times

jeudi 6 septembre 2007

Une histoire de réflexe

Je le guettais. Il est arrivé quand je ne m'y attendais plus. En cours de droit, sur une question toute conne concernant les procédures d'appel auprès des Cours québécoises (cherchez pas, c'est normal...), il est magistralement tombé comme un cheveu sur la soupe, malgré moi, le magistral "Non, mais parce qu'en France, c'est pas comme ça."

Et tabarnouche.

Je m'en vais me laver la bouche au sirop de bleuet pour ma peine.

mardi 4 septembre 2007

Les faux chums

Vous l'attendiez tous, je le sais. Alors, pour votre plus grand plaisir, un petit cours de québécois, en commençant bien évidemment, par les faux amis, ou faux chums en V.O.
Barrer (qu.) = Fermer, la porte par exemple (fr.)
Breuvage = Boisson
Buvette = Fontaine
Se prendre une brosse = être saoûl
Cartable = Classeur
Chialer = Se plaindre
Classeur = Meuble pour ranger les dossiers
Chauffer = Conduire (une voiture)
Choquer = Fâcher
Char = Voiture (quoique Auto devienne plus populaire, que voulez-vous, tout se perd)
Croche = De travers
Débarquer = Descendre
Déjeuner, dîner, souper = Petit-déjeuner, déjeuner, diner
Epais = Lourd, collant, con
Espadrilles = Baskets
Liqueur = Boisson non-alcoolisée
Lunatique = Tête en l'air
Patente = Un truc dont on ne sait pas très bien à quoi il sert
Toutou = Ours en peluche
Vidanges = Poubelles

Et pour les oreilles les plus prudes, je vous éviterai les faux amis salaces que les jeunes étudiants français d'ici se font un bonheur d'apprendre au plus vite...

L'expérience Rockaberry



Hier soir, j'avais rendez-vous avec Florence, une amie de mon frère nouvellement québécoise d'adoption, fraîchement arrivée d'il y a 15 jours, toute pimpante dans sa motivation extrême de découvrir Montréal.
Prises d'une envie bien compréhensible de manger un bout sur le coup de 19h (sachant que les Québécois mangent à 17h30, on avait même du retard), on s'est installées sur Saint-Denis, à la terrasse du Rockaberry...

Le Rockaberry, c'est une sorte de café. Enfin, le café a un goût de chocolat, d'orange, de framboise, de bleuet, de cannelle, bref de tout sauf de café. Ils servent aussi des tartes. En France, une tarte, c'est de la pâte, brisée ou sablée en général, avec des fruits par dessus. Point à la ligne. C'est aussi ce que croyait Florence en commandant un sablé aux fraises. Le fossé culturel et le Rockaberry sont ainsi que voilà à quoi ressemblent les tartes du Rockaberry :


On distingue la tarte aux fraises sur le rayon d'en dessous. Une part normale, c'est environ un quart de la tarte, soit 300g de génoises, 200g de crème fouettée aromatisée, une touche de caramel, un soupçon de fudge et dans le cas du sablé aux fraises, une demi-fraise.

Le meilleur dans l'histoire, c'est que les prix sont ridiculement dérisoires pour la quantité de regression gastronomique que ces petites merveilles représentent. Et la bonne nouvelle pour mes baskets, c'est que j'ai le bec salé.

jeudi 30 août 2007

Souvenir de vacances...

Avant d'oublier complètement le Jazz Been, jusqu'au prochain Nouvel An et le prochain verre de floc, une petite séquence nostalgie...
Brad Melhldau, Larry Grenadier et Jorge Rossi ; Exit Music (for a film), un cover de Radiohead

http://fr.youtube.com/watch?v=F_4fiMIxO2E&mode=related&search=

(spécial dédicace à Julien, même s'il n'y a pas Pat...)

... pas si dangereusement que ça en fait....

Bon bah en fait, le centre-ville de Montréal est toujours debout, enfin, en surface. Le métro ne s'est pas effondré. On peut continuer à aller magasiner :p

Comment ça, beaucoup de bruit pour rien ? Le pays tombe en ruines, mais c'est pas grave, l'essentiel, c'est que les tours à bureaux soient accessibles le lundi à 8h pour que les petits employés puissent aller tranquillement travailler... (c'était la minute honnissons-le-capitalisme... Pour une fille dont la devise est en passe de devenir "Pourquoi donner ce qu'on peut vendre ?", ça se pose là)

samedi 25 août 2007

Il faut savoir vivre dangereusement

Il y a des jours comme ça où tout vos beaux projets s'effritent. Et dans le cas présent, le terme effritement tombe à pic.
Ayant finalement réussi à opérer mon virement international (toute la famille est au courant, le communiqué de presse a été diffusé), je m'apprêtais ce matin, pleine de courage, à aller enfin magasiner. Une garde-robe de 20 kg à étoffer. Et aussi l'irrepressible necessité de fuir mes voisins en pleine conversation russo-hongroise dans leur cour.
Donc, avant de me lancer, je prends mon petit déj. Normal. Et là, la présentatrice de Radio-Canada annonce d'un air angoissé :

"Le centre-ville de Montréal sera fermé jusqu'à nouvel ordre"
Et hop, sujet suivant.

Angoisse, Google, Actualités, Réponse :

"

La découverte de fissures dans le sous-sol d'un magasin La Baie (un grand magasin type "Galeries Lafayette"), au centre-ville de Montréal, a forcé l'évacuation d'au moins quatre édifices et l'établissement d'un important périmètre de sécurité.

C'est un employé de la Ville de Montréal qui a téléphoné à la ligne d'urgence 9-1-1, vendredi vers 13 h 30, pour signaler deux fissures sur une importante dalle de béton dans le sous-sol de La Baie, situé sous le boulevard de Maisonneuve Ouest.

Une partie de la dalle de béton du plafond se serait affaissée et l'une des fissures ferait au moins 7 mètres de longueur. Immédiatement au-dessus, à l'extérieur, une fissure est aussi visible dans la chaussée du boulevard de Maisonneuve Ouest.

Le chef des opérations du Service de sécurité incendie de Montréal, Rémi Charest, a indiqué samedi que les premier rapports d'ingénieurs faisaient état d'un affaissement de deux pouces de la chaussée du boulevard et de fissures souterraines parallèles au boulevard de Maisonneuve. M. Charest a expliqué que la distance entre les édifices était vérifiée pour détecter tout mouvement éventuel.

Il a ajouté que les structures ne semblaient pas bouger pour le moment. L'objectif, selon M. Charest, est d'évaluer si le périmètre de sécurité pourra être réduit pour en minimiser l'impact sur la circulation des piétons et des automobilistes.


Périmètre de sécurité

De la rue University (ouest) à la rue de Bleury (est), et de la rue Sherbrooke (nord) à la rue Sainte-Catherine (sud).

Périmètre au centre-ville de Montréal après la découverte d'une fissure

Le périmètre est complètement fermé à la circulation, que ce soit pour les piétons, les automobilistes, les commerçants ou même les employés de la Société de transport de Montréal (STM). Il le restera au moins pour la fin de semaine, pour des raisons de sécurité et pour permettre les analyses nécessaires.

Tous les experts et ingénieurs de la Ville, des policiers et des pompiers sont mobilisés pour assurer la sécurité du public.

La porte-parole de la STM, Marianne Rouette, a indiqué qu'aucune altération de la structure du métro McGill, sous la zone à risque, n'avait été observée. Le service sur la ligne verte est interrompu, jusqu'à nouvel ordre, entre les stations Lionel-Groulx et Berri-UQAM.

Des autobus supplémentaires ont été mis en circulation sur la rue Sainte-Catherine, vers l'est, et le boulevard René-Lévesque, vers l'ouest. La STM suggère aussi aux usagers d'emprunter la ligne orange qui couvre la même portion du centre-ville, quelques rues au sud de Maisonneuve.

Fermeture d'une partie de la ligne verte du métro de Montréal après la découverte d'une fissure souterraine

Le maire de Montréal, Gérald Tremblay a indiqué vendredi que les autorités ne croyaient pas qu'il y ait d'autres fissures semblables dans le Montréal souterrain." (Source : Radio-Canada)



Et de plus amples informations sur le scénario-catastrophe qui se trame dans les entrailles de Montréal : http://www.cyberpresse.ca/article/20070825/CPACTUALITES/708250602/6737/CPACTUALITES



Je crois que j'irai magasiner plus tard en fait....



jeudi 23 août 2007

Résumons, soyons bref, soyons efficace

Je vous fais ça en quelques mots, rapides et rusés,.

Je suis arrivée à Montréal mercredi dernier, soit il y a une semaine (super Julia hyper forte en calcul de tête), arrivée après une escale mouvementée à Philadelphie (30 minutes pour changer avec un vol d'arrivée accusant une heure de retard... mais comment est-ce possible !?).
Depuis lors, ré-acclimation, paperasserie (je vous rassure, la RAMQ accuse une efficacité pouvant concurrencer celle de la CPAM), et balade de la ville. De même que retrouvailles avec le staff du Gesù (comment ça, des cris d'hystérie ?), et bières avec les colocs (comment ça, alcooliques ?).

Promis, les photos arrivent bientôt, et le développement de cette première semaine aussi, mais les cours commencent demain, j'ai déjà du travail pour les préparer (car ici on vient en cours en connaissant déjà par coeur ce qui va s'y dire) , je squatte la chambre de ma coloc pour bénéficier de son cable ethernet, et je vais me dépêcher de filer pour éviter ses coups de pieds... lalalalal

*Débranche le cable et file se régaler des photos de Marciac, jetant au passage un coup d'oeil à la bosse superbe sur le crâne qu'arbore Hugo après une entrevue avec la porte*

lundi 20 août 2007

Juste parce que bicher, c'est cooool


Toutes les Stâârs ne sont pas en Californie... Non, la Californie, c'est totally has been maintenant. The place to be, c'est Tampa ! Enfin, ma biche, pas Tampa même, la proximité de la ville urbaine et de l'agitation bougeante parasite le pavanage. Non, à Tampa, nous les vraies stars, préfèront Anna Maria Island.
La preuve en images

Another day in paradise





Message Publicitaire :: Eurocard Mastercard

Le cadre : Zone Pick-up luggage, aéroport international de Tampa. Julia, deconnectée, cerveau en mode grillé. Nico, chapeau de cowboy, santiags et T-shirt orange que même les seventies n'en n'ont pas généré de semblable. Nico fait des bonds, des grands signes et des cabrioles ; Julia lui tourne le dos en se demandant où donc est passé son frère...

Température au sol : 30°C
Humidité : 272%
Température ressentie : 52°C
Le plaisir de retrouver son frère : ça n'a pas de prix

3...

... avions pour arriver à Tampa, Floride, Etats-Unis.

Compter une première étape entre Luxembourg et Frankfurt dans un tout nouveau petit Boeing cosy, aussi silencieux qu'une lessiveuse moyen-âgeuse. Faites patienter deux petites heures, puis embarquer dans un splendide Boeing encore, tout fringant transatlantique. Espérez une irrépressible envie de dormir au lancement de l'intergalacatique navet "Blades of Glory", qui vous permettra de sonder la profondeur du fossé qui sépare les définitions américaines et françaises (enfin quand je dis françaises...) de la notion subtile quoiqu'intangible d'humour. Arrivé à Miami (prononcer "maïamii" pour pas faire Frenchie en transit, mais Frenchie world-traveller aware funky groovie a-wayi Florida what the h*** man !), trouvez surtout La porte la plus introuvable du terminal le plus paumé, après avoir confier votre seule et unique valise à un inconnu parlant américain avec l'accent d'une vache espagnole. Descendez à pied à même le tarmac et embarquez à bord d'un Micro Machine. Rendez grâce au ciel de n'avoir qu'une valise à bourrer dans le coffre de l'avion des Polly Pocket.

Et appréciez la vue tandis que vous longez un orage, que vous survolez Miami, les Everglades, le golfe du Mexique puis Tampa...



jeudi 9 août 2007

20

... petits kilos de bagages autorisés (bagages à main compris) par la Luxair pour le vol entre Luxembourg et Francfort. C'est dommage, j'ai droit à deux fois 32 kg à partir de Francfort.
Tant pis pour la garde-robe complète, la collection de Cd, les douze mille carnets, les albums photos, les plaids en tout genre, les chaussures, les bibelots, les plantes vertes, la bibliothèque, la télévision, le magnétoscope, la vidéothèque, l'armoire à pharmacie, la trousse de maquillage, les chapeaux, les meubles, les ratons laveurs, les autruches en peluche, les échelles, les ascenseurs, les groupes électrogènes, la voiture, l'hélicoptère et le dromadaire qui resteront au port d'attache.

Désolée pour celles à qui j'avais promis une place dans mes valises, la brosse à cheveux prend trop de place.

jeudi 12 juillet 2007

Laissez voler les ptits papiers...

Expatriez-vous qu'ils disaient ! Tu parles, ça paraît simple comme ça. Tout plaquer, partir vers l'inconnu, voler de ses propres zailes... joli programme, une fois qu'on a été voir M. LaBanque pour régler les formalités de subsistances, M. CPAM et Mme MutuelleEtudiante qui de concert s'acharnent à compliquer le système de protection sociale étudiante ; une fois qu'on a harcelé la secrétaire de mairie et l'agente publique de la Préfecture pour obtenir un des nouveaux passeports électroniques trop top où un hologramme de la France couvre la moitié de mon visage (pour s'assurer que personne n'oublie d'où je viens) ; qu'on a envoyé la CAQ en dehors de tout délai raisonnable, et on ne parle même pas du permis d'études.

Et me voilà avec une armada de formulaires, de papiers, de billets électroniques et de feuilles volantes en tout genre, que j'imagine déjà perdus corps et âme dans un espace temps inconnu, disparus le jour-même où j'en aurai besoin...
Vous avez dit Kharma ? ;)

lundi 25 juin 2007

Montreal blues

"Au moins tu seras contente, tu ne vas plus la voir pendant un an !"

Voilà, tout est dit. Je suis à un mois et demi de m'embarquer pour l'autre bout de la planète, encore empétrée dans un mémoire qui me révulse et tracassée par des histoires de paperasserie qui n'arriveront à terme qu'avec l'opération du Saint-Esprit. Et on croit que je suis ravie de me casser, comme une adolescente fugueuse en mal de sensations fortes...

C'est vrai que ça fait un an que je ne rêve que de revoir les rives du Saint-Laurent, et j'admets avoir épuisé plus d'une personne avec mes gérémiades sur la qualité de vie, les moments exquis et le monde merveilleux qui se cachent à l'ombre du Mont-Royal. Je sais que j'ai pu paraître égoïste, et donner l'impression de ne pas m'attacher. Mais la vie ici compte bien plus pour moi que je ne le laisse paraître. Ma famille, mes amis... tous ceux qui sont mes racines et mon entourage, mon soutien et ma force, comment pourraient-ils s'imaginer que cela ne m'arrache pas le coeur de partir loin d'eux ? Je ne suis plus aussi sûre, là, maintenant, de mon choix de m'expatrier. J'aimerai juste me coucher et hiverner toute une année, pour ne pas avoir à choisir entre ce que je suis, et ce que j'aspire à devenir. Je croyais qu'en banalisant cette année qui s'annonce, en faisant semblant de croire que c'est normal de partir chercher ailleurs ce qu'on n'a pas chez soi, en jouant à "On dirait que je partais et qu'on ne se rendait compte de rien", tout se passerait sans larmes. Et me voilà comme une idiote à ruminer mon chagrin... Il faudrait arrêter de penser à tout ça, arrêter de se raconter des histoires tristes qui rendent malheureux, mais là, je ne sais plus très bien ce qui m'attend de l'autre côté du chemin. Je sais que le monde que je retrouverai dans un an ne sera plus celui que je quitte aujourd'hui. La planète ne s'arrêtera pas de tourner, et je ne suis plus aussi sûre de ce que je serai capable d'affronter.

C'est vrai que les Français qui ont goûté au Québec se retrouvent souvent le coeur coincé entre les deux rives, amputés d'une partie d'eux-mêmes où qu'ils décident de s'installer. Et ce soir, on dirait qu'il me manque bien plus qu'une partie de moi-même...